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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 14:51

 

Je viens, par négligence, de causer la mort d’un petit être.

 

Je ne parle pas d’araignée tapie derrière un meuble ou encore de mulot bien au chaud derrière mon sèche linge.

 

Non, je parle d’un petit être qui appelle, que l’on nourrit, qui défèque (et dont on doit nettoyer les crottes), à qui on parle, qui grandit, devient adulte.

Une petite chose que Fille Cadette trimballe un peu partout dans la maison, et parfois, même, en cachette, qu’elle emmène dehors et sur laquelle elle veille avec attention.

 

Cette petite chose est interdite de cité à l’école. C’est bien normal.

 

Et moi, les animaux, c’est vraiment pas mon truc. De toutes façons, j’ai prévenu les enfants que ces bêtes étaient sous leur entière responsabilité et que je refusais catégoriquement de m’en occuper.

 

J’étais donc dans leur soue salle de bain, suante et ahanante, dans une position plus que périlleuse, à nettoyer le fond de la baignoire. Fessier en l’air, orteils recroquevillés dans les chaussons afin de ne pas glisser, en appui sur la main gauche et frottant de la main droite –genre d’exercice que je ne pratique que quand je suis sûre d’être absolument seule à la maison, vous voyez ce que je veux dire… … et j’entends un faible appel.

 

Nul doute, cela provient du Truc. Je fais comme si je n’avais pas entendu et redouble d’efforts pour accomplir ma mission -qui est de redonner un aspect potable à cet endroit répugnant, ne l'oublions pas. Quelques minutes après, la Chose émet à nouveau un petit cri plaintif. Agacée, je pense –ô honte- que j’ai eu une pensée peu charitable du genre " Crève charogne ! Pas k’sa à faire ! ".

 

Peu après, m’attaquant aux lavabos, je tente de déblayer le souk répandu tout autour et je vois la Bête

 


Silencieuse, immobile


 


 

 Elle est morte


 


 

 sur son écran

s’affiche une tombe,

avec une croix.

 

 

 J’ai laissé mourir le Tamagoshi de ma fille.

 

http://farm1.static.flickr.com/53/113661756_c558c3d2c7_z.jpg?zz=1

 

 

 

Bande son : technologic - Daft punk

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 13:04

Il est vieux et malade.


Quelque chose qui bouffe son cerveau a transformé l'homme énergique et souriant en un fantôme de trente-huit kilos.


Quelques étages plus bas, Elle n'est guère en meilleur état. Des moments d'absence de plus en plus fréquent et pourtant, quand Elle parle de Lui, c'est en des termes emplis d'amour. Un demi siècle de passion et de douce tendresse. Il est toute sa vie et quand Il partira, Elle n'aura plus de raison de respirer encore. Ils n'ont pas eu d'enfant... ils ont toujours vécu, généreux envers tous, s'appuyant l'un sur l'autre.


La dernière fois qu'on lui a permis de le voir, son desespoir était tellement grand qu'Elle a fait un 'scandale'. Elle voulait rester auprès de lui, dans la même chambre. Après tout, ils sont mariés depuis si longtemps ! Alors on l'a vite ramenée dans sa chambre et on lui a fait une piqure. Il faudra éviter, désormais, pour la sérénité de tous, de lui donner l'occasion de perturber le service.


Ainsi, on lui dit que pour l'instant, Il est trop fatigué, qu'Il ira mieux bientôt, et qu'alors, Elle pourra le voir.


Il est mort il y a quelques jours dans son sommeil.


Les médecins d'Elle ont estimé qu'au vu de son état de plus en plus agité, il valait mieux ne pas la prévenir, sans doute plus pour préserver la tranquilité ambiante que par crainte qu'Elle ne glisse définitivement vers l'absence.


L'enterrement était hier, et elle n'y était pas.

 


klimt.JPGAinsi donc, Elle continue à vivre, le pensant tout près d'elle.

Son coeur brûle dans son corps vide.

Il ne faut surtout pas l'entendre.


Que le corps se maintienne, qu'importe le reste ?

Quelle indignité de la laisser ignorer, de ne pas la laisser pleurer,

de lui interdire le dernier adieu..

de ne pas la laisser mourir...

de lui refuser ce dernier geste d'amour.


Honte......

 

 

 

 

Bande son : Forever Young - Alphaville

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 22:32


Ce n’était pas à proprement parler le premier jour de printemps, mais en ce samedi, chacun était disposé à s’ouvrir à cette atmosphère si particulière que semble dégager l’éclosion des premières fleurs. En ville, les badauds accordaient leur préférence au trottoir ensoleillé.

 

Sur le trottoir ombragé, elle marchait, pressée, se félicitant du peu de piétons qui auraient pu entraver sa marche rapide.

 

Sur la façade, deux plaques « maison de retraite » « accueil Alzheimer ». Une vieille fenêtre en bois poussiéreux était entr’ouverte, laissant voir un lourd bahut recouvert d’objets hétéroclites et de napperons en dentelle. Une vieille femme, ramassée sur un fauteuil médicalisé, regardait l'agitation et la vie qui passe, en se curant le nez. Ses ongles étaient maladroitement peints d’un vernis rose poupée. Sur sa robe informe à motifs, une lourde broche de grenats mal attachée pendait. Ses cheveux acajou formaient un casque impeccablement en forme.

 

La pressée et l’immobile, le temps d’un pas, croisèrent leur regard.

 

Comme une petite fille prise en faute, la vieille dame retira prestement le doigt de son nez et sourit de tout son dentier ; son visage devint lumineux.

 

Quelques mètres plus loin, des tournesols dans leur pot en zinc éclairent le trottoir. « un tournesol, je vous prie ».

 

La pressée fait demi-tour.

 

Le fauteuil est déserté.

 

http://www.falboart.com/Cubestraction_Series/images/Oldwomanwithsunflower.jpgElle rentre dans le bâtiment


à la recherche de la poupée fanée aux ongles roses


qui ira si bien avec ce beau tournesol….

 



Arpajon, début mars 2007

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 09:03


Quand j’anime la bibliothèque du jeudi, j’apporte un soin particulier à ma toilette :  je choisis une barrette rigolotte et un rouge à lèvre vif. Je mets sur mes paupières un fard irisé, en couche un peu plus épaisse que d’habitude. Je ceins mes doigts d’une grosse bague brillante, et refais les touches de mon vernis.

Car Elodie m’attend.

Elodie franchit le seuil de la bibliothèque et me cherche, parmi les nombreuses éducatrices, la maîtresse et l’autre maman chargées de s’occuper d’elle et de ses deux petits camarades de classe. Elle s’avance vers moi, sourire immense aux lèvres, mains tendues, et m’inspecte. Elle passe sa main dans mes cheveux et s’attarde sur la barette. Elle pointe du doigt : " ‘toile ", " nouilles ", " cheval ". Puis elle passe ses doigts sur mon visage. Elle enlève une petite touche de rouge à lèvres et le passe sur sa bouche d’un air satisfait, lèche ses lèvres. Puis je ferme les yeux et elle vole un peu de fard, qu’elle tartine sur ses paupières. " ‘quillage " dit-elle. Elle caresse mes joues de sa main bicolore.

Entre mon sourire et le sien, nos deux coeurs se font face.

Ce rituel étant terminé, sous le regard amusé de l’entourage, elle prend ma main pour le moment de la lecture. Je pose mes mains à plat sur la table, et elle gratte un peu mes ongles, comme pour en détacher le vernis. Je lui prête ma bague, et elle la passe au doigt avec un bonheur fou.

Je choisis toujours un livre simple, à l’histoire linéaire et aux images nettes. Elle ahane sur les mots écrits gros et elle répète après moi, par onomatopées. Je fais un peu l’actrice, je mime et elle m’imite.

Je la laisse partir à regret. Elle me serre fort dans ses bras. Jusqu’à la semaine prochaine, pour accompagner à nouveau cette si belle enfant et ses petits compagnons autistes.


http://www.mollat.com/cache/Couvertures/9782211095198.jpg

4 décembre 2004
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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 23:29

 

En me promenant sur le blog de Sabine, je me suis tordue de rire à la lecture de "Zorro est un homme comme les autres". Et cela m'a fait penser à une anecdocte arrivée il y a quelques années, une histoire de mamans dans la cuisine qui tendent l'oreille pour écouter ce qui se passe au salon :


Nous nous sommes réfugiées dans la cuisine. Papoti, papota, un peu de thé, des petits gâteaux. Dans le salon, les 10-12 ans jouent au Quizz France, sorte de Trivial Poursuite cocorico adapté aux enfants (très bien fait, je conseille :-)).

 

- Alors.... sur ses boîtes figurent la place Stanislas de Nancy. Ce sont les... 

- les Bergamottes !!!!!!!! (facile, il y en a un sachet sur la table...)

 

- le Mur de l'Atlantique servait de frontière entre la zone occupée et la zone libre pendant la deuxième guerre mondiale.

  - Pffff... facile, c'est FAUX !!!!

 

- Quand on entre au Clos Lucé, près d'Amboise, on entre chez Balzac, ou chez Léonard de Vinci ?

  - Euh... c'est où Amboise ? C'est qui Balzac ?

 

J'interviens de la cuisine : Balzac, c'est un auteur du 19ème siècle, et Amboise, c'est les châteaux de la Loire. Qui c'est le roi des châteaux de la Loire ?

 

- François Ier !! La Salamandre !! Alors euh... c'est Léonard de Vinci !!

 

Rhâ là là... qu'est-ce qu'ils sont cultivés nos petits.....


Sourires (très) satisfaits de mamans comblées....

 

    

http://utopia.midiblogs.com/images/medium_bonnet-d_ane.jpg- Quelle est la céréale la plus produite en France ?

 

 

A l'unisson :


 

- LES KELLOGS !!!!!!!!!!!!!!

 


(véridique !!!)

 


 

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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 10:33


Aimez-vous les boules à neige ?

Ces ridicules boules bleues que l'on secoue...

J'en avais une avec une petite maison et à côté un personnage. Celui-ci s'était détaché un jour de grande tempête.

Et j'aimais bien le houspiller, lui faire cogner la tête contre la voûte, le faire retomber par terre, inerte, et observer les flocons se poser en douceur sur son corps malmené. Parfois je ne leur laissais même pas le temps de le recouvrir et à nouveau j'agitais la boule en écoutant le bruit mouillé de la bulle d'air. Et le bonhomme à nouveau tombait à terre, et attendait son linceul avec son sourire rouge figé et son panier accroché à son bras plié.

Un jour j'ai réussi à le faire glisser le long du toit et lui faire toucher terre, droit contre le mur de l'appentis... Protégé par l'auvent, il est resté sans bouger regarder les flocons atterrir autour de lui...

... et puis j'ai saisi la boulet et l'ai à nouveau secouée...

Parfois, on se prend pour Dieu........

http://4.bp.blogspot.com/_rhb_0SbZEc8/SheL1s4geLI/AAAAAAAAA08/8GYRe2v3d0A/s400/boule2neige.jpg
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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 21:11

http://www-evasion.imag.fr/Membres/Fabrice.Neyret/NaturalScenes/neige/IMG_4904flocon2.JPG

Chez Aude Terrienne,


l'hiver la fait se calfeutrer...

je la comprends.

Le printemps renaissant est certainement plus gai.


Et pourtant...


L'automne réveille en moi un sentiment d'urgence... De profiter encore de la verdure des arbres avant qu'elle ne tombe en morceaux... Dans mon jardin, le lierre accroché au vilain grillage me signifie que ce temps n'est plus si lointain.. il rougit et pâlit de ses feuilles triangulaires et les marrons qui gonflent les poches de mes enfants, brandis triomphalement comme des trophées, me semblent surgis soudainement du néant, sans que je les aie vus naître.

J'aime l'hiver par ce qu'il réveille de bien être quand on quitte la froidure pour un lieu chaleureux. Les lunettes qui s'embuent, la chevelure qu'on ébroue en enlevant le chapeau, les pelures qu'on enlève en découvrant son cou, les manteaux qui s'entassent et le sourire immense qui accueille les voyageurs.


J'ai souvenir d'un pub Anglais dans la montagne... nous étions à essorer... les abords des lacs étaient déserts...  en poussant la porte, la chaleur, l'odeur du feu, les rires joyeux et la promesse d'un moment doux passé autour de la cheminée. L'été ne nous aurait pas offert tout cela. L'hiver est contraste.

Je n'aime rien tant que de faire de la patisserie quand le ciel est morne... musique maestro et le fumet de ces gâteaux que nous partagerons ensemble... Les après midi passés à confectionner les petits gâteaux de Noël... que je distribue en aumônières scellées d'un bout de raphia agrémenté d'étoiles en pâte à sel..

J'aime quand le froid assourdit les sons... Ils restent sur place, avez-vous remarqué ? Quand même notre vision semble étouffée, nos gestes ralentis... quand nous passons devant un trou de lumière et que nous aimerions y être happé mais passons notre chemin, ombre dans la pénombre...

.

 

 

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15 décembre 2009 2 15 /12 /décembre /2009 13:20

 

http://www.maison-pendule.fr/upload/image/28831_moyenne.jpgJe déteste les comtoises, ces grandes horloges.


Avant je croyais aimer, parce que ça fait typique,
ça fait bien, dans un intérieur qu'on veut un peu rustique, cosy, quoi.

Alors je m'exclamais, "Ah, t'as une comtoise !!", parce que c'était le top, la comtoise de la grand mère, même en appart urbain.
 

Un jour, chez une copine, j'ai vu une comtoise qui avait perdu son visage. Un trou béant dans la tête à la place de la face blanche.


Et depuis ce jour là, quelque chose s'est débloqué en moi et enfin j'ai admis comme un soulagement que ces trucs immenses, tapis dans les coins sombres ou planqués au détour d'un escalier, m'indisposent au plus haut point.


On dirait des espèces de gardiens maléfiques, qui veillent sur la solitude des grands mères en les narguant par leurs lents égrènements... qui s'apprètent à happer la main d'un gamin qui cacherait son trésor dans ses entrailles... qui empêchent les citadins de dormir la nuit.. ;-)


Ou encore, une immense pièce d'un austère jeu d'échec laissée là car la partie n'est pas terminée.


On ne la déplace jamais, on naît et on vit, et on meurt et elle n'a pas bronché. Sa face lunaire observe sans bouger, haute et présomptueuse, presque méprisante. Pour un peu que son fronton s'orne de quelques moulures dorées, la voilà promue reine-mère de la maisonnée. Et le temps passe...


Comble d'horreur, quand un membre de la maisonnée meurt, on arrête le mécanisme. Et puis on la remet en marche. Quand, d'ailleurs ? Quand le corps est froid, quand il est roide, en terre ? Quand les premières neiges s'allongent sur la tombe ? Quand on ne caresse plus les objets en pensant à ceux à qui ils appartenaient ? Quand il n'y a plus de larmes sur les grands mouchoirs à carreaux ?


La renaissance de la comtoise, c'est l'oubli de ceux qui sont morts ?


Non, je n'aime pas ces choses là. Et j'ai déjà prévenu qui de droit qu'il est hors de question d'avoir ça dans notre ferme vosgienne !!

 


... je préfèrerais même un coucou

(et pourtant, les coucous, c'est pas mon style non plus).

 

.

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 08:57


Hier, Fr@mboise nous décrivait sa mésaventure avec une hôtesse de caisse charmante. Cela m'a tout de suite fait penser à ma mienne, d'aventure... je ne pouvais manquer de vous en faire profiter...

Ce matin, je suis partie en expédition punitive.

Check up

- Chaussures plates à semelles caoutchoutées pour ne pas glisser sur le carrelage.

- Tenue sombre pour ne pas se salir.

- Bagues ajustées pour ne pas risquer de les perdre dans l’étal des tomates.

- Oeillères pour n’acheter que les produits dont j’ai besoin.

- Rouge à lèvres clair pour ne pas risquer d’en avoir sur les dents, on ne sait jamais, si je rencontre quelqu’un que je connais, je n’aime pas avoir l’air ridicule.

- Multitude de sacs plastiques tout à fait immondes seyants.

- Chéquier.

- Permis de conduire.

- Jeton pour le caddie.


C'est bon.

Ca va chier.

*******

Me voilà au supermarché. Je fais mes courses paisiblement.

Je discute avec F. (enfin, je l’écoute monologuer et la laisse me couper la parole à chaque fois que j’ouvre la bouche).

Je réponds au téléphone (merci à celui qui m'a permis de me débarrasser de la raseuse du dessus).

Je redouble de politesse avec tout le monde, encore plus que d’habitude.

A l’intérieur, je me prépare au combat.

Mon caddie est plein. Il déborde.

J’arrive aux caisses et passe les hôtesses en revue.

La voilà ! ! ! !

ELLE.

CARMEN.



Cette espèce de sorcière qui, il y a trois semaines, m’a accusée d’avoir volé un pack d’eau à 90 centimes et a envoyé le vigile à ma poursuite (oui, je sais, c’est pas malin, je n’aurais pas dû laisser ce pack bien en vue dans mon caddie, j’aurais dû le mettre dans mon sac à main, mais mon rouge à lèvres prenait déjà toute la place).

Tous mes muscles se bloquent. Une tonne de béton tournoie dans mon bide.

Je m’insinue dans la file et passe en revue ce que je vais lui faire subir. Tiens, je vais décoller quelques code barres. Puis je vais mettre les bouteilles debout, exprès. Je ne sortirai ma carte de cliente privilégiée (si, si, je vous assure, on me l’a dit) qu’au dernier moment. Je prendrai un temps infini pour ranger mes affaires dans les sacs qui vont bien. Puis, je dégainerai un chèque et puis quand elle me demandera une pièce d’identité, je sortirai mon permis, qui n’est pas au même nom que le chèque. Je suis sûre qu’elle va faire des histoires. Enfin, juste au moment de partir, je ferai celle qui a oublié les packs d’eau pour l’obliger à les recompter.

Gniark, gniark, gniark.

Elle m’a vue. Elle me regarde d’un air narquois. Je la gratifie d’un regard méprisant.

De son index affublé d’un faux ongle carré, elle me désigne un pannonceau, que je n’avais pas vu :


CAISSE – DE 10 ARTICLES.

 


Oups.

Raté.

 

 


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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 13:18



Quand j'étais enfant et que nous étions en vacances chez mes grands parents, ma corvée de la journée était de passer le chiffon sur l'escalier et donner un coup de balai dans l'entrée et le couloir. 

 

Je commençais tout en haut de l'escalier, au ras de la porte qui l'isolait du premier étage. En bois sombre, il attirait irrémédiablement cette poussière claire, qui ne va que vers les meubles foncés :-) Avec mon petit chiffon, je traquais dans les moindres recoins les minons, grains de sables, brindilles et autres petites saletés que les semelles de la nombreuse maisonnée ne manquaient pas de déposer étourdiement au fur et à mesure de la journée. Je faisais passer mon petit tas d'une marche à l'autre.

Parfois, prise de langueur, je m'asseyais sur une marche, coude sur mes genoux, pouce droit dans la bouche. Le petit doigt caressant mon nez, j'observais le spectacle. Le couloir était carrelé de carrés blancs et noirs. Les murs étaient en crépi fin, verts. A droite la porte de la salle à manger, avec sa poignée toute ronde et lisse. A gauche, la porte de la cuisine, en verres colorés à mi hauteur. Elles étaient toujours bien fermées. Le hall d'entrée n'était qu'un passage. Deux gros crucifix noirs avec le Christ en bronze, ceints de la traditionnelle branche de rameau décoraient leur linteau. La porte d'entrée, massive, était surmontée d'une petite fenêtre par laquelle la lumière rayonnait, faisant tournoyer ma petite poussière tout juste dérangée par mon chiffon. Les adultes passaient d'une pièce à l'autre, parfois sans me voir, ou me faisant juste un clin d'œil, habitués à mes phases de rêverie.

La poussière naît et vit, jamais ne meurt, se déplace au gré de nos gesticulations inutiles, danse, se pose, sautille, se repose, explose en feu d'artifice sous notre souffle. Parfois l'air immobile la soutenait sans qu'elle bouge presque. Je gonflais mes joues.. pfffffffff… c'était la panique !!

Je me suis assise sur mon escalier. L'entrée est sombre. Le vent souffle dehors. Les petits grains lumineux ont disparu.

Soupir.

Allez, j'y vais, mon chiffon rose m'attend sur la dernière marche.

 

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